Article paru ce jour (28/12/2016) dans Le Parisien, signé par Elisabeth Gardet


Versailles n’en voulait plus, Beynes n’en veut pas non plus. La saga du Tir national de Versailles (TNV) continue. Implanté dans la cité royale depuis 1876, ce stand de tir doit déménager, à la suite d’une décision rendue en novembre 2015 par la cour d’appel du tribunal administratif de Versailles. Cette juridiction s’est prononcée en faveur du château, qui dénonçait des nuisances sonores.

Depuis quelques jours, le projet de déménagement du stand de tir à Crespières, sur le camp militaire de Frileuse, fait des vagues… jusqu’à Beynes, la commune voisine. En 2015, le conseil municipal de Crespières a donné son accord pour que des études préalables soient menées sur le terrain de 8 ha convoité. À Beynes, un collectif de riverains, réunis au sein de l’association des habitants de la zone naturelle de la Maladrerie (AHZNM) estime que les mesures d’impact sonore sont « très insuffisantes » et qu’elles ont « ignoré le quartier de la Maladrerie », dont les premières maisons seraient situées à 150 m du stand de tir. L’association met aussi en avant « l’atteinte à l’environnement ». « Ce projet menace tout un secteur classé en zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEF) », insiste Marie-José Rossi-Jaouen, présidente de l’AHZNM.

La préfecture, la Région… Les membres de l’association ont adressé des courriers tous azimuts pour exiger que l’étude d’impact soit revue. Une réunion de concertation est programmée le mardi 10 janvier, au conseil régional.

Plus gros club de tir de France, le TNV compte 1 500 adhérents et 2 500 tireurs occasionnels : ses stands sont fréquentés par le Raid, les douanes, la police, les transporteurs de fonds, les équipes régionales d’intervention et de sécurité dans les prisons (Eris)…. « Nous allons vivre dans une zone de combat. Ce festival de tirs s’ajoutera aux nuisances déjà occasionnées par les entraînements militaires », résume l’association. « Il va falloir défricher, construire des murs, des parkings ! On ne peut pas attaquer sans arrêt notre cadre de vie rural », déplore Yves Revel, conseiller municipal pour la liste Bien à Beynes, bien dans sa vie. « Je n’ai pas mon mot à dire sur le choix d’implantation, qui concerne le territoire de Crespières, mais je veux obtenir toutes les garanties pour mes administrés », prévient Alain Bricault, le maire (DVD) de Beynes.

« Ce stand sera pionnier au niveau mondial en matière d’insonorisation, avec des matériaux d’isolation acoustique utilisés pour les coques des sous-marins, assure Bernard Collot, président du TNV. Notre étude acoustique fait 30 pages et l’étude concernant la faune et la flore 112 pages : nous n’avons pas fait ça par-dessus la jambe ».

Le TNV est le seul club de tir de France reconnu d’utilité publique. La Région a voté une subvention de 700 000 € pour le projet d’installation à Crespières.

leparisien.fr

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